La mise aux normes des retenues collinaires se prépare
Dans le bassin du Doux en Ardèche, la mise en conformité des retenues sur cours d’eau s'organise.
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Agriculteur à Boffres, en Ardèche, Rémy Fustier dépend de deux retenues collinaires pour irriguer son maïs. Une troisième, jusqu’à présent inutilisée, devrait entrer en service d’ici à 2027. Située sur un cours d’eau, elle devra toutefois être remise aux normes avant de pouvoir être exploitée.
Une soixantaine d'ouvrages à usage agricole concernés
Dans le bassin versant du Doux, environ 150 retenues sur cours d’eau, dont une soixantaine à usage agricole, sont concernées par ce vaste plan de remise aux normes. Ce plan découle de l’accord-cadre « Eau et agriculture » signé en 2023 par la chambre d’agriculture, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et l’État.
Classé en zone de répartition des eaux (ZRE), ce territoire subit chaque été de fortes restrictions de l’usage de l’eau. « Avec une retenue conforme, nous pouvons utiliser l’eau stockée, même en période d’étiage », explique Rémy Fustier. À partir de 2028, les retenues non conformes ne pourront plus être utilisées en cas d’arrêté sécheresse de niveau crise.
Travaux de détournement
« La mise aux normes passe avant tout par la création d’un débit réservé, c’est-à-dire d’un débit minimum laissé au cours d’eau », détaille Régis Gonnet, élu à la chambre d’agriculture. Dans le cas de Rémy Fustier, il a été calculé à 2,9 litres par seconde. Pour assurer ce débit, l’agriculteur devra « détourner le ruisseau » afin qu’il contourne son plan d’eau. Seul le surplus, capté lors de « gros orages », sera déversé dans sa retenue l’hiver pour constituer un stock d’eau utilisable l’été.
La retenue devra aussi pouvoir être déconnectée du cours d’eau en période d’étiage. Ces aménagements, estimés entre 10 000 et 20 000 euros, pourraient être subventionnés jusqu’à 70 % par l’agence de l’eau ou le Fonds européen agricole pour le développement rural, selon Régis Gonnet. « Nous espérons vite avoir une meilleure visibilité sur les aides », ajoute l’élu. Une dizaine de retenues agricoles, dont celle de Rémy Fustier, pourraient entrer en chantier dès 2026.
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